Les îles sont parmi les écosystèmes les plus fascinants et les plus vulnérables de notre planète. Chaque île, qu’elle soit volcanique, corallienne ou continentale, possède son propre charme, ses paysages uniques et une biodiversité fragile. Pourquoi certaines îles sont-elles reconnues pour leur biodiversité exceptionnelle ? Ces joyaux de notre planète, souvent classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, abritent des écosystèmes fragiles et menacés par le changement climatique et l’impact humain. Pourtant, ils restent des sanctuaires pour des espèces endémiques rares et des laboratoires naturels pour la science. Quelles îles sont menacées par les effets du réchauffement climatique ? De l’île volcanique de Santorin aux récifs coralliens d’Albara, en passant par les îles Galapagos, partons à la découverte des plus belles îles du monde. Laissez-vous émerveiller par leur richesse naturelle et culturelle.
Hawaï : un archipel volcanique qui figure parmi les plus belles îles du monde
Hawaï est un État insulaire des États-Unis qui se situe au cœur de l’océan Pacifique, à environ 3700 kilomètres à l’ouest de la côte californienne. Cet archipel, qui fait partie de la Polynésie, est composé de 137 îles dont les huit principales sont Niihau, Kauai, Molokai, Lanai, Kahoolawe, Maui, l’île d’Hawaï et Oahu, où se trouve la capitale Honolulu.
L’île est le théâtre d’une activité volcanique intense. Le Mauna Loa (4 169 m) et le Kilauea (1246m) sont deux des volcans les plus actifs au monde réunis au sein d’un parc national. Caractérisés par leur forme large et peu escarpée, on les surnomme « volcans boucliers ».
L’archipel et son climat tropical sont le refuge de nombreuses espèces de faune et de flore. L’écosystème hawaïen demeure extrêmement fragile en raison de la déforestation, de l’urbanisation, du tourisme de masse et de l’introduction de nombreuses espèces. Près de la moitié des 2400 variétés de plantes endémiques sont menacées d’extinction. Les espèces marines s’en sortent mieux : les dauphins, les baleines et les moines (variété de phoques) sont présents toute l’année aux abords des îles.
Outre ses paysages, Hawaï est également une destination prisée pour ses traditions culturelles, notamment la danse hula et les chants hawaïens.
Madagascar : l’île aux mille facettes
Située dans l’océan Indien et séparée du continent africain par le canal de Mozambique, Madagascar est la quatrième plus grande île du monde. Ce pays de plus de 26 millions d’habitants est très riche sur le plan culturel et compte 18 ethnies distinctes.
Le parc national de Tsingy de Bemaraha, situé dans l’ouest de Madagascar, est célèbre pour ses paysages karstiques spectaculaires, classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Celui-ci couvre environ 1 500 km² et abrite des formations géologiques exceptionnelles, créées par l’érosion des sols calcaires. Les « tsingy », qui signifient « pointes » en malgache, sont des aiguilles rocheuses acérées qui s’élèvent jusqu’à 100 mètres de hauteur, formant ainsi des labyrinthes naturels.
L’isolement géographique de l’île, la variété des climats et des reliefs ont favorisé le développement d’une faune et d’une flore uniques au monde avec plus de 90% d’espèces endémiques.
Cependant, Madagascar est particulièrement exposée au changement climatique. L’île a été classée septième pays le plus affecté par le changement climatique par le Global Climate Risk Index en 2017. Le développement de la culture et la déforestation en partie illégale représentent également un danger pour la biodiversité.
La Grande Île, parfois appelée « l’île Rouge » en raison de la latérite (roche rouge) qui colore ses plateaux, est caractérisée par sa pluralité de paysages. Ses canyons, sa barrière de corail, ses plages de sable fin, ses montagnes ou encore ses vastes plaines font d’elle l’une des plus belles îles du monde.
Les îles Galápagos : un royaume de biodiversité
L’archipel des îles Galapagos est une province insulaire de l’Équateur située dans l’océan Pacifique. Elle est composée d’une quarantaine d’îles volcaniques, dont la plus grande est l’île Isabela.
L’archipel doit son nom aux tortues géantes appelées « Galápagos », que l’on peut trouver au même titre que de nombreuses espèces animales et végétales dans le parc national et la réserve marine classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Au cœur des îles Galápagos, l’une des plus grandes biodiversités de la planète s’épanouit avec des espèces fascinantes comme les tortues géantes, les albatros, les iguanes marins et terrestres, les lézards de lave et les manchots miniatures.
Le célèbre naturaliste Charles Darwin s’est par ailleurs appuyé sur les phénomènes qu’il a pu observer sur ces îles pour ses travaux sur la théorie de l’évolution.
La position géographique de l’archipel, au croisement de trois courants océaniques, en fait l’un des écosystèmes marins les plus diversifiés au monde. L’Equateur met un point d’honneur à protéger cette nature luxuriante malgré les milliers de visiteurs chaque année.
De nombreuses mesures comme la promotion des énergies renouvelables, l’alimentation de l’aéroport à l’énergie solaire et aux éoliennes, l’interdiction des sacs plastiques ont été mises en place pour favoriser un tourisme durable.
Santorin : le bijou de la mer Égée
Santorin est l’île grecque la plus grande et la plus peuplée d’un petit archipel comprenant cinq îles volcaniques situées en mer Égée. Cette île, également connue sous le nom de Théra, est le berceau de la civilisation minoenne (de 2700 à 1200 avant J-C). Elle possède de nombreux vestiges archéologiques tels que le site d’Akrotiri.
Vers l’an 1500, l’île de Santorin était composée d’un seul bloc, puis s’est ensuite transformée en un archipel de 5 îles à la suite de tsunamis, d’éruptions volcaniques et d’autres phénomènes naturels. On appelle ce type de formation une caldeira, c’est-à-dire une vaste dépression circulaire.
Si la principale source de revenus de Santorin provient de l’exportation de pouzzolanes (projections volcaniques) et de ses vins, le tourisme constitue la deuxième ressource financière de l’île.
En effet, ses maisons blanches à coupoles bleues perchées au sommet des falaises offrent un panorama exceptionnel sur les lagunes cristallines et sur les autres îles de l’archipel. Entre les plages volcaniques de sable noir, les villages traditionnels de Fira et Akrotiri ou encore les volcans de Nea et Paléa Kmeni, Santorin possède un patrimoine environnemental et culturel qui font d’elle le bijou de la mer Égée.
L’île de Komodo : le refuge des dragons

Située entre Sumbawa et Florès au centre de l’archipel indonésien, l’île de Komodo appartient aux « petites îles de la sonde ».
Le Parc national de Komodo est classé zone prioritaire de conservation au niveau mondial en raison de ses écosystèmes terrestres et marins uniques. Il est principalement connu pour ses curieux résidents, les fameux « dragons de Komodo » que l’on appelle ainsi en raison de leur apparence et de leur comportement agressif. C’est une espèce de varan qui mesure en moyenne 2,60m et pèse 80 à 90 kilos.
L’île aux dragons est réputée dans le monde entier pour ses forêts tropicales. Celles-ci se teintent de couleurs rouges lors de la saison sèche (de mai à octobre) tandis qu’elles se parent d’une verdure éclatante durant la saison des pluies (de novembre à avril).
Pantai Merah Muda, la plage rose de l’île, offre un contraste époustouflant avec le bleu de l’océan. La couleur unique du sable provient d’organismes microscopiques appelés « Foraminifera », qui produisent un pigment rouge sur les récifs coralliens. Le mélange du sable blanc et des fragments de corail crée une teinte rose pâle qui colore la plage.
Les paysages contrastés, les couleurs éclatantes et la vie sauvage font de l’île de Komodo l’une des plus belles îles du monde à découvrir.
Les plus belles îles du monde abritent des écosystèmes uniques, véritables trésors de biodiversité à protéger pour l’avenir de notre planète.
Tristan Da Cunha : l’île du bout du monde
Découverte au début du XVIe siècle, l’île Tristan da Cunha est l’île principale de l’archipel volcanique du même nom et fait partie du territoire britannique d’outre-mer de Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha.
L’île se situe à 2771 kilomètres de la West Coast Peninsula (Afrique du Sud). Elle est considérée comme la terre habitée la plus isolée au monde et requiert jusqu’à sept jours de mer depuis l’Afrique du Sud pour s’y rendre. L’accès y est d’autant plus difficile en raison du faible nombre de bateaux et du climat froid et humide, où les températures dépassent rarement 15°C.
Le mont Queen Mary’s Peak culmine à 2 062 mètres. Ce volcan actif est responsable de la nature escarpée et montagneuse de l’île. Tristan Da Cunha est un sanctuaire pour les colonies de manchots et autres oiseaux marins, une biodiversité unique qui attire la communauté scientifique depuis des siècles.
Les 266 habitants, appelés Tristaniens, vivent dans le petit village d’Edinburgh of the Seven Seas. La vie moderne a apporté quelques éléments extérieurs, comme l’Internet par satellite et les télécommunications. Pourtant, Tristan da Cunha reste une île largement traditionnelle et en grande partie déconnectée du reste du monde.
La Réunion : l’île intense
L’île de la Réunion fait partie des départements et régions d’outre-mer français et se situe dans l’océan Indien, à 679 km de Madagascar.
Cette île volcanique est née il y a trois millions d’années avec l’émergence du piton des Neiges qui demeure aujourd’hui son point culminant avec 3070 mètres d’altitude. À l’est de l’île se trouve le célèbre piton de la Fournaise, considéré comme un des volcans les plus actifs de la planète. La partie émergée de l’île ne représente qu’environ 3% de la montagne sous-marine qui la forme.
En plus du volcanisme, le relief de l’île se caractérise par une érosion active en raison du climat tropical. Le centre abrite ainsi trois vastes cirques : Salazie, Mafate et Cilaos.
La biodiversité marine de la Réunion est similaire à celle des autres îles de la région. Cela a permis à l’archipel des Mascareignes de figurer parmi les dix principaux « hotspots » mondiaux de biodiversité.
La Réunion est surnommée « l’île intense » en raison de ses richesses naturelles, de ses couleurs, de sa gastronomie ou encore de ses nombreuses traditions. Avec la création du parc national de La Réunion, elle a été nommée au Patrimoine mondial de l’Unesco pour ses pitons, ses cirques et ses remparts.
L’île Maurice : un coin de paradis
L’île Maurice se situe au cœur de l’archipel des Mascareignes, entre la Réunion et l’île Rodrigues.
Ce coin de paradis présente une grande diversité de paysages, allant des forêts tropicales, terres agricoles, en passant par les récifs coralliens et les lagons. Tristement célèbre pour l’extinction du dodo, elle abrite encore de nombreuses espèces endémiques, comme le « pigeon rose » ou le « gecko de Maurice ». Les récifs coralliens sont également une source importante de biodiversité marine, toutefois menacés par de nombreuses espèces invasives et la pression touristique.
En plus de sa richesse marine, Maurice possède également des paysages montagneux impressionnants, tels que le Morne Brabant, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Situé au sud-ouest de l’île Maurice, ce site historique emblématique est un symbole de la résistance des esclaves marrons. En effet, ce massif montagneux servait de refuge pour les esclaves en fuite au XIXe siècle.
Le Morne a joué un rôle clé dans la lutte pour la liberté, car il offrait à ces esclaves un terrain difficile d’accès, propice à la survie et à la résistance. Il est de nos jours un lieu de mémoire pour les descendants de ces résistants et un symbole fort de la lutte contre l’esclavage.
L’île se distingue par sa population multiculturelle, composée principalement de descendants d’Indiens, mais aussi de Créoles, de Chinois et de Franco-Mauriciens. Cette diversité ethnique a donné naissance à un véritable melting-pot culturel, où coexistent des traditions religieuses et festives.
Avec ses 150 kilomètres de plages de sable blanc, ses cocotiers et ses eaux turquoise, Maurice est une destination prisée des voyageurs du monde entier.
L’Islande : terre de feu et de glace
Située au nord de l’Europe, dans l’océan Atlantique Nord, l’Islande est un véritable laboratoire naturel.
Ce pays insulaire est l’un des plus jeunes de la planète du point de vue géologique. C’est un exemple de dynamique géographique unique, marquée par des volcans, des glaciers, des geysers, des rivières, ainsi que de vastes plaines.
Le relief de l’île est dominé par une chaîne volcanique, notamment le massif de l’Öræfajökull, qui abrite le Vatnajökull, le plus grand glacier du pays. Le littoral islandais, quant à lui, est marqué par des falaises escarpées, des plages de sable noir, et des fjords profonds qui font la renommée du pays.
Les régions du sud de l’île sont particulièrement riches en volcans actifs, tels que l’Eyjafjallajökull, dont l’éruption de 2010 a marqué les esprits.
L’Islande abrite une biodiversité singulière et adaptée aux conditions climatiques extrêmes. L’île fait face à plusieurs enjeux environnementaux, notamment la dégradation des sols en raison du surpâturage, de l’érosion éolienne et de l’activité géothermique. Les changements climatiques et l’augmentation des températures entraînent une fonte de la couverture glaciaire.
Face à ces enjeux écologiques, l’Islande a mis en place plusieurs stratégies de conservation. Des parcs nationaux comme celui de Thingvellir ou le parc national Vatnajökull visent à préserver les paysages uniques et la biodiversité de l’île.
Aldabra : l’archipel sauvage des Seychelles
Aldabra est un atoll situé dans l’archipel des Seychelles, un ensemble d’îles paradisiaques dans l’océan Indien. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1982 et d’une superficie de près de 155 km², Aldabra est l’un des plus grands atolls coralliens du monde.
L’atoll est composé de quatre îles principales : Grande Terre, Picard, Malabar et Polymnie, dont la hauteur maximale atteint environ 8 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Principalement composée de récifs coralliens et de plages de sable blanc, Aldabra est un véritable sanctuaire pour la faune et la flore. L’une des espèces les plus célèbres qui y vit est la tortue géante d’Aldabra, une espèce endémique qui peut peser jusqu’à 250 kg.
Les poissons tropicaux, les raies, les dauphins et les requins fréquentent les eaux qui entourent l’atoll, tandis que les tortues marines viennent y pondre leurs œufs. Cette diversité biologique, tant terrestre que marine, fait d’Aldabra un site de recherche et de conservation internationalement reconnu.
Malgré son isolement relatif, Aldabra fait face à plusieurs pressions écologiques. Le principal enjeu reste l’impact du changement climatique, notamment l’élévation du niveau de la mer qui menace les zones basses de l’atoll.
Les îles représentent une véritable richesse pour la biodiversité mondiale. Les plus belles îles du monde abritent des écosystèmes uniques, servant à la fois de refuges pour des espèces rares et de laboratoires naturels pour étudier l’évolution de la vie sur Terre. Cependant, elles sont de plus en plus menacées par des facteurs environnementaux tels que le changement climatique et l’impact de l’activité humaine. La sauvegarde de ces îles passe par un engagement écologique fort et un tourisme durable. En prenant soin de ces trésors naturels, nous assurons non seulement la préservation de paysages extraordinaires, mais aussi celle de la biodiversité, cruciale pour l’équilibre de la planète.