Témoins de l’action de l’eau sur la roche, les canyons, également appelés gorges, dévoilent des paysages spectaculaires. Ils sont le résultat de longues périodes d’érosion, qui s’étendent parfois sur des millions d’années. À l’origine de leur formation, des cours d’eau coulaient lentement sur de vastes plaines ou plateaux. À la suite de mouvements tectoniques, les cours d’eau se sont peu à peu encaissés à travers la roche, accélérant la vitesse et le débit de l’eau. Les gorges les plus importantes ont été creusées dans des terres soumises à un climat aride ou semi-aride, grâce à l’action du vent et de fortes précipitations. Les traces de ce long travail s’inscrivent dans le paysage, sous la forme de parois vertigineuses et d’incroyables sculptures naturelles, pour former ces merveilles géologiques. Embarquons pour un tour des 10 plus beaux canyons du monde.
Bryce Canyon : le plateau déchiqueté
Formant d’impressionnantes roches coniques rougeâtres, Bryce Canyon, aux États-Unis, offre un panorama unique aux visiteurs. D’une superficie de 145 km2, le parc national de Bryce Canyon est renommé pour ses étonnantes formations géologiques composées de cheminées de fées, d’arches et murailles rocheuses, âgées de dizaines de millions d’années.
Ce site naturel est situé au sud de l’Utah, dans une zone élevée et semi-aride. Il présente un ensemble d’amphithéâtres naturels, formés par le lent travail de l’érosion.
59 espèces de mammifères cohabitent dans le parc naturel, dont le puma et le coyote. Parmi la centaine d’espèces d’oiseaux présents, on peut observer le condor de Californie et le faucon pèlerin.
Blyde River Canyon : le canyon des trois reines
Situé en Afrique du Sud, Blyde River Canyon est le 3ème plus grand canyon au monde. Il est entouré par une réserve naturelle du même nom. Ces parois escarpées recouvertes de lichen en font l’un des canyons les plus verdoyants au monde.
Dans cette immensité, on peut admirer les « Three rondavels », ces trois pitons rocheux qui culminent à 600 mètres au-dessus du précipice. Une rondavelle est une petite case traditionnelle d’Afrique australe, au toit rond couvert de chaume. La légende raconte que ces trois rondavelles portent les noms des trois épouses d’un chef guerrier du XIXe siècle, célèbre pour s’être opposé aux envahisseurs swazis lors d’une bataille mémorable.
Canyon d’Itaimbezinho : le plus grand canyon d’Amérique du Sud
Le Canyon d’Itaimbezinho se trouve dans l’état du Rio Grande do Sul, au Brésil, dans le parc national d’Aparados da Serra. C’est l’un des sites naturels les plus méconnus du pays et pourtant l’un des plus imposants.
Il impressionne par la beauté de ses parois abruptes qui peuvent atteindre jusqu’à 720 m de hauteur. Ces parois rocheuses, taillées dans des roches volcaniques, sont couvertes par une végétation basse et des pins blancs endémiques.
Avec ses 5 800 km de long, Itaimbezinho est le plus grand canyon d’Amérique du Sud. Le nom du canyon vient de la langue locale tupi-guarani : « Ita » signifie roche et « A’ibe » signifie pointu.
Gorges de l’Indus : la vallée aux neiges éternelles
Son nom évoque des sommets enneigés, des villages perdus dans d’immenses vallées arides et des temples bouddhistes perchés sur des pics venteux. L’Indus naît dans le haut Himalaya, dans la bordure occidentale du Tibet. Il se dessine entre les montagnes du Ladakh, tout au nord de l’Inde.
Des canyons vertigineux ont été creusés par ce fleuve long de 2 900 kilomètres et gonflés par la fonte des neiges et des glaciers de l’Himalaya. Il parcourt les paysages minéraux et lunaires du Ladakh, en traversant des vallées verdoyantes en été, désertiques en hiver.
Les Gorges de L’Indus attirent des trekkeurs du monde entier venus parcourir l’Himalaya.
Gorges du Verdon : le canyon couleur émeraude
Ce sont des gorges étroites et profondes, au fond duquel serpente le Verdon, mondialement connu pour sa couleur vert émeraude. Les gorges du Verdon se sont formées à la fin de l’époque du Miocène, il y a environ 5 millions d’années.
La rivière qui lui doit son nom prend sa source dans le massif alpin des Trois Évêchés, et se jette 166 km plus loin dans la Durance. Le Verdon est l’architecte de cette entaille profonde de 250 m à 750 m, aux parois vertigineuses, creusées dans un plateau calcaire. Ses dimensions extraordinaires en font le plus grand canyon d’Europe.
Le plus long canyon du monde est enfoui sous la glace du Groenland. Avec ses 750 km de long il est 2 fois plus long que le Grand Canyon. Il atteint 800 mètres de profondeur.
Antelope Canyon : quand l’eau devient artiste
Les Navajos, peuplé autochtone d’Amérique du Nord, l’ont surnommé le « Tsé bighánílíní dóó Hazdistazí », qui signifie « le lieu où l’eau coule à travers les rochers ». L’Antelope Canyon, en Arizona, offre à ces nombreux visiteurs le spectacle de ses courbes sinueuses aux couleurs ocre.
Au fil de millions d’années, une épaisse couche de sable s’est transformée lentement en grès rouge. La force de l’eau et du vent ont peu à peu dessiné différentes stries pour produire ces formations géologiques atypiques.
L’Antelope Canyon est composé de deux canyons : l’Upper Antelope Canyon, long de 400 m, et le Lower Antelope Canyon, plus long, plus étroit et reparti en plusieurs niveaux.
L’Antelope Canyon a la particularité d’être un Slot Canyon. Il s’agit d’un canyon étroit, formé par des crues subites. L’Utah et l’Arizona renferment la plus grande concentration de slot canyons au monde.
Barrancas del Cobre : la rencontre des sept canyons
La Sierra Tarahumara, au Mexique, abrite l’un des canyons les plus impressionnant du continent américain. Les Barrancas del Cobre, également appelé Copper Canyon, sont en réalité un ensemble de sept canyons, connus pour être quatre fois plus grand et deux fois plus profond que le célèbre Grand Canyon.
Il y a plus de 20 millions d’années, un événement tectonique a donné naissance à ce prodigieux réseau de canyons qui s’étend à perte de vue, sur 60 000 km². Six cours d’eau sillonnent la partie occidentale de la Sierra Tarahumara avant de se jeter dans le Golfe de Californie.
Les Raramuris, une communauté indigène, vivent dans ces montagnes de manière traditionnelle depuis la conquête espagnole au 17ème siècle.
Sîq de Petra : le trésor de l’Orient
Caché dans les montagnes jordaniennes, le canyon du Sîq de Pétra est long de 1 200 m. Étroit et sinueux, il mène à l’entrée de la ville antique de Pétra.
C’est le cours d’eau Wadi Mousa qui a creusé le canyon dans les grès du Paléozoïque, une ère géologique qui s’étend de −541 à −252,2 millions d’années.
Tout le long du défilé, on observe les courbes sinueuses formées par la sédimentation et l’accumulation de grains de sable durant des millions d’années. Le caractère unique des roches sédimentaires de Pétra est dû à l’incroyable variation de couleurs, avec des nuances allant du jaune ocre au rouge brique. On peut observer ces couleurs exceptionnelles sur les plafonds des nombreuses tombes présentes dans le canyon.
Berceau de culture et de spiritualité, le site de Pétra est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Colca Canyon : le grenier des Incas
Situé au cœur des Andes, le Canyon de Colca est situé à 180 km au nord de la ville d’Arequipa, dans la partie sud du Pérou. Certains villages du canyon ne sont toujours pas reliés par le réseau routier.
En langue queshua, « colca » signifie « grenier », un nom très certainement attribué en raison des 8 000 hectares de cultures en terrasses perchées à flanc de montagne. Depuis l’époque des Incas, on y cultive des pommes de terre, du maïs, du quinoa et du blé.
Le Colca Canyon est l’un des plus profonds au monde avec une profondeur de près de 3 270 m. Montagnards et randonneurs se rencontrent au bord de la rivière Colca en contrebas.
On y croise des troupeaux d’alpagas, célèbres pour leur laine et domestiqués par l’homme il y a plus de 5000 ans, des flamants roses des Andes et des lamas. Il n’est pas rare d’observer des condors survolant ces paysages cultivés.
Canyon Fjadrargljufur : un tout jeune canyon
Au sud-est de l’Islande, s’étend un canyon bordé d’herbes vertes et de roches saillantes.
Son nom vient de « gljúfur » qui signifie canyon en islandais et de la rivière « Fjaðrá », qui prend sa source quelques dizaines de kilomètres plus haut.
Il y a seulement 9 000 ans que débute la formation du canyon Fjaðrárgljúfur. D’immenses glaciers qui recouvraient l’île se retirent peu à peu pour former des moraines. Un lac, puis un cours d’eau, se dessinent lentement grâce à l’écoulement des rivières glaciaires, pour sculpter Fjaðrárgljúfur.
Le dénouement est la formation d’un canyon long de 1300 mètres qui affiche fièrement d’impressionnants pics, arrêtes et autres crevasses.