Imaginez-vous en plein désert. Vous avez sans doute en tête un paysage de hautes dunes balayées par les vents, et une mer de sable à perte de vue. L’atmosphère y est brûlante, la lumière aveuglante et le soleil de plomb… Ce type de paysages est effectivement caractéristique des déserts de sable, tels que le Sahara ou le Namib. Pour autant, tous les déserts ne se ressemblent pas. Le sable recouvre moins d’un quart des déserts de la planète. Déserts de pierres, de sel ou même de glace, la planète regorge de ces lieux énigmatiques dont le point commun est l’aridité. En effet, il y a très peu de précipitations dans le désert. Les conditions de vie y sont particulièrement difficiles. Soumis à des conditions extrêmes, ces milieux naturels sont par conséquent peu habités, et la végétation y est rare. De ces lieux hors du commun naissent des paysages diversifiés qui invitent le visiteur à la contemplation. Partons à la découverte des 10 plus beaux déserts du monde.
L’Antarctique, les multiples records d’un des plus beaux déserts du monde
L’Antarctique, un désert ? Effectivement, ce continent couvert de glace situé autour du pôle Sud est aussi un désert polaire. En effet, il neige très peu en Antarctique, ce qui en fait un lieu d’une sécheresse incomparable. Plus étonnant encore, il est même reconnu comme le désert le plus aride sur terre.
Environnement hostile aux conditions extrêmes, il détient plusieurs autres records. Il est ainsi le tenant du titre de plus grand désert de la planète, avec une superficie de plus de 14 millions de km2. Il devance donc le Sahara, plus grand désert chaud du globe. C’est aussi l’endroit le plus froid du monde, avec des températures records estimées à – 93,2° C.
Plusieurs facteurs sont responsables de ces conditions : l’altitude, le faible ensoleillement, l’isolement du continent par le courant circumpolaire antarctique ainsi que le pouvoir réfléchissant de la glace, qui renvoie près de 80 % des rayons vers l’atmosphère.
Le Sahara, le plus grand désert chaud de la planète
Célèbre pour ses dunes de sable et sa population nomade, le Sahara est également la plus vaste zone désertique chaude de la planète. Contrairement aux idées reçues, le sable ne couvre que 20 % de sa superficie. Avec ses 9 millions de km2, il traverse l’Afrique de part en part, de l’océan Atlantique jusqu’à la mer Rouge et déborde même sur la péninsule arabique. Il s’étend ainsi sur une douzaine de pays et sa superficie est équivalente à celle des États-Unis. De nombreux sites sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le Sahara est aussi l’un des déserts les plus chauds de la planète, juste derrière la Vallée de la Mort en Californie. Balayé par des vents arides et brûlants, la température y atteint plus de 50° C en été.
Pourtant, le Sahara n’a pas toujours été un désert. Il y a plus de 5700 ans, la région était couverte d’une végétation luxuriante. Les lacs et les fleuves parsemaient la zone, et on y trouvait une faune et une flore abondantes. Le Sahara est depuis entré dans une période sèche, à laquelle succèdera probablement une nouvelle période humide.
Le désert d’Atacama au Chili, royaume de l’aridité extrême
Après l’Antarctique, la zone la plus aride du monde est le désert d’Atacama. Il s’étend de la vallée de Copiapó au Chili à la frontière péruvienne. Certaines zones sont si sèches qu’aucune pluie n’y a jamais été enregistrée !
Au cœur de ce plateau désertique de 900 km, l’aridité est extrême. Rien ne pousse. Aucune plante ou animal ne peut y survivre. Même les matières organiques s’assèchent et se momifient au lieu de pourrir. C’est en partie grâce à cette aridité que les momies du peuple Chinchorro, présent sur la côte nord du désert 6000 ans avant notre ère, sont aussi bien conservées. La peau et les cheveux de ces momies, qui sont les plus anciennes du monde, sont ainsi restés intacts.
La région est par ailleurs l’objet d’une intense exploitation minière. Les gisements de cuivre exploités à ciel ouvert en constituent aujourd’hui la principale richesse.
Le Namib en Namibie, le plus vieux désert du monde
Son nom signifie « pays où il n’y a rien » en langue Nama. Ce désert côtier et pratiquement inhabité est considéré comme le plus ancien désert du monde. Le Namib se serait formé il y a 55 millions d’années, au sud-ouest de l’Afrique dans une région qui correspond aujourd’hui à la Namibie.
Ses dunes plongent dans l’océan Atlantique tout proche, et sont fréquemment couvertes de brume. Principale source d’eau au sein de ce désert aride, le brouillard permet à la vie de se développer dans ce milieu hostile.
Ce désert insolite est aussi connu pour ses magnifiques dunes de sable aux couleurs changeantes. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Namib propose un spectacle unique au monde aux tons jaune, orange et rouge. Cette coloration plus ou moins intense est due à la présence d’oxydes de fer sur les grains de sable. Les variations de couleurs sont aussi liées aux mélanges de sables anciens et plus récents. Sculptées par les vents, les dunes du Namib surprennent par la diversité de leurs formes, linéaires, en croissant ou en étoile. Certaines d’entre elles mesurent plus de 300 m de haut, et se classent parmi les hautes du monde.
Le désert blanc égyptien, au royaume de la craie
Dans la partie orientale du Sahara, à l’ouest de l’Égypte, se trouve un désert blanc. Il doit son nom à ses étonnantes sculptures de craie en forme de champignons, d’arbres ou d’animaux. Ces formations géologiques composées de calcaire datent de l’époque du Mésozoïque.
Il y a 70 millions d’années, la moitié nord de l’Égypte est couverte d’une mer chaude et peu profonde. La vie s’y développe sous forme d’algues. Certaines espèces de ce plancton sont constituées de plaques de carbonate de calcium. À la mort du plancton, celles-ci se déposent au fond de la mer, et se mélangent à des restes d’oursins, de foraminifères ou d’éponges. Au cours du temps, cette accumulation de débris entraîne la formation de craie.
Lorsque la mer se retire, elle laisse au passage de larges monticules de calcaire. Les grains de quartz transportés par les vents se chargent de façonner les blocs de craie, et leur donnent ces formes caractéristiques si appréciées des voyageurs aujourd’hui.
Le sable recouvre moins d’un quart des déserts de la planète.
Les menhirs du désert des Pinnacles en Australie
Des menhirs de calcaire de plus de 4 m de haut : c’est le spectacle insolite qu’offre le désert des Pinnacles. En forme de cônes ou de champignons, ces étonnantes formations calcaires sont à découvrir au cœur du parc national de Nambung en Australie.
La roche qui les compose est appelée eolianite, en référence à son mode de formation issu de l’influence des vents. Entre – 400 000 et – 10 000 ans, cette région du sud-ouest de l’Australie est couverte d’une mer peu profonde. Les récifs coralliens s’y développent, et se fragmentent peu à peu pour former un sable grossier. Lorsque la mer se retire, des dunes de sable se forment sous l’influence des vents puis se sédimentent jusqu’à former une épaisseur de 150 m. L’eolianite ainsi formée se désagrège au fil du temps sous l’effet de l’érosion, pour ne laisser intactes que les parties les plus dures, formant les célèbres menhirs naturels du désert australien.
Le désert Mojave aux États-Unis, l’endroit le plus chaud sur terre
Situé dans l’ouest des États-Unis, le désert Mojave est célèbre pour ses lieux mythiques tels que la fameuse Vallée de la Mort ou la cité folle de Las Vegas, capitale des jeux de hasard. Univers de plaines rocailleuses, de canyons, de dunes et de massifs montagneux, cette immense étendue désertique s’étire sur 40 000 km2 entre la Californie, le Nevada et l’Arizona.
D’une aridité extrême, le désert Mojave se caractérise par de grandes amplitudes thermiques. La Vallée de la Mort détient le titre d’endroit le plus chaud du globe. On y a enregistré les températures les plus élevées au monde, avec le record inégalé de + 57° C en 1913. À l‘inverse, les températures peuvent descendre en dessous de zéro dans les zones d’altitude, au point que la neige y tombe parfois en hiver. Cette amplitude thermique s’explique par la grande variété de reliefs dans ce désert. Le sommet de Clark Moutain culmine à 2416 m, tandis que le site de Bad Water constitue le point le plus bas de toute l’Amérique du Nord, avec une altitude à 85,5 m au-dessous du niveau de la mer.
Le salar d’Uyuni en Bolivie, un désert de sel
Univers d’une blancheur immaculée, le salar d’Uyuni est un désert de sel. Perché à 3654 m au sein de l’altiplano bolivien, il s’étend sur 10 000 km2. Le salar d’Uyuni provient de l’assèchement du lac salé de Tauna il y a 10 000 ans.
On compte 12 couches de sel successives sur plus de 100 m de profondeur, séparées par des sédiments. La première croûte de sel correspond à celle visible actuellement en surface du salar. Elle mesure jusqu’à 11 m d’épaisseur en certains endroits, et se compose de halite, de gypse et de sel gemme. Les couches profondes renferment quant à elle la plus grande réserve de lithium au monde, faisant du salar d’Uyuni une ressource stratégique pour la Bolivie.
En saison sèche, la croûte superficielle se cimente en une dalle compacte qui se craquelle par endroits. La surface du salar ressemble alors à un puzzle géant. Lorsque les pluies arrivent, le niveau de la nappe remonte et la couche supérieure est inondée. Le désert de sel prend alors un aspect magique de miroir à ciel ouvert.
L’emblématique désert de Wadi Rum en Jordanie
Incontournable au classement des plus beaux déserts du monde, le désert de Wadi Rum en Jordanie a gagné sa notoriété auprès du grand public grâce aux écrits de T.E Lawrence, plus connu sous le nom de Lawrence d’Arabie. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le site de Wadi Rum est reconnu mondialement comme un paysage désertique emblématique. Il offre une diversité de formations géologiques de grès composée de canyons, d’arches naturelles, de falaises abruptes, de gorges étroites et de cavernes.
Une autre particularité notable de ce désert vient de la présence de pétroglyphes, d’inscriptions et de vestiges archéologiques. Véritables trésors culturels, 25 000 pétroglyphes et 20 000 inscriptions retracent l’évolution de la pensée humaine et les débuts de l’écriture alphabétique. Ces traces d’occupation ancienne constituent un précieux témoignage de 12 000 ans d’activité humaine dans la région.
Le désert de Gobi en Mongolie
Dans le désert de Gobi, il ne faut pas s’attendre à une mer de dunes à perte de vue. Cette immense région d’Asie centrale est davantage un désert de pierres qu’un désert de sable. Son nom lui vient du terme mongol « gobi », qui désigne de grands bassins fermés à fond caillouteux, très répandus dans la région.
Le désert de Gobi est l’un des plus vastes du monde. Il recouvre un tiers de la surface de la Mongolie et s’étend jusqu’en Chine. Ses 1 300 000 km2 de superficie abritent des réalités bien différentes, avec cinq sous-régions aux caractéristiques environnementales et géologiques particulières. Largement dominé par des plaines rocailleuses de faible altitude et une végétation rase, le désert de Gobi offre cependant des paysages très diversifiés. Vastes steppes, étendues de terre ou de sable, dunes, lacs, bassins et chaînes de montagne offrent à l’œil du voyageur une large palette de couleurs.
Plusieurs espèces rares de plantes et d’animaux y vivent, malgré les conditions difficiles. Certaines sont en danger critique d’extinction, telles que l’ours de Gobi, le chameau sauvage de Bactriane, le cheval de Przewalski, le léopard des neiges, l’antilope saïga ou encore la gazelle à goitre.