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    Zealandia : le continent oublié

    Devrions-nous redessiner le contour des continents ? Il est là depuis 50 millions d’années, passé inaperçu, caché sous le Pacifique ; au niveau de la Nouvelle-Zélande, le 7ème continent de notre planète : Zealandia. Des expéditions scientifiques récentes dans la mer de Tasman confirment désormais son existence, bien que des soupçons existaient depuis plusieurs décennies. Sa particularité : il est immergé à plus de 90% sous une hauteur moyenne d’eau de 1 000 mètres ! La Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie en sont les points culminants. A ce jour, Zealandia est le plus jeune ; le plus immergé et le plus mince des continents de notre planète. Un monde englouti autrefois situé à l’air libre où la vie s’épanouissait. Une nouvelle structure géologique qui suscite la fascination des scientifiques et ouvre de nouvelles perspectives de recherches dans les domaines de la géologie et de l’océanographie. Explications sur ce nouveau mythe de l’Atlantide.

    UN CONTINENT IMMERGÉ À PLUS DE 90%

    Une étude scientifique menée en 2017, par un consortium de 32 chercheurs de 12 pays, et leurs publications dans la revue de l’Association Américaine de Géologie GSA Today a permis de débusquer le dernier continent inexploré de notre planète dans le Pacifique sud-ouest, au niveau de la Nouvelle-Zélande. Son nom : Zealandia ! Cette immense région située sous les eaux obtiendrait le statut de 7ème continent de notre planète, rien que ça ! « Le terme de Zealandia a été proposé pour la première fois en 1995 par le géophysicien Bruce Luydendyk pour décrire des lambeaux de croûte continentale dont la Nouvelle-Zélande et le plateau sous-marin de Campbell font partie. » explique Julien Collot, géophysicien français en poste au Service Géologique de Nouvelle-Calédonie (SGNC) qui a pris part à la découverte de cette nouvelle structure géologique.

    Mais alors pourquoi ce continent est-il passé inaperçu aussi longtemps ? Tout simplement parce qu’il est immergé à plus de 90%, sous une hauteur d’eau supérieure à 1 000 mètres. La Nouvelle-Zélande ; la Nouvelle-Calédonie, et quelques îles éparses situées dans le Pacifique sud-ouest en sont les parties émergées. Le point culminant étant le mont Cook-Aoraki avec ses 3 754 mètres d’altitude dans les Alpes du sud néo-zélandaises. Zealandia était autrefois rattaché au Gondwana. « Si vous remontez il y a environ 100 millions d’années, l’Antarctique ; l’Australie et Zealandia étaient réunis en un seul continent : le Gondwana. Il y a environ 85 Ma d’années, Zealandia s’en est séparé. » précise Gerald Dickens, paléo-océanographe à l’université de Rice aux Etats-Unis. Dans le même temps, une partie des terres se retrouve sous les eaux et Zealandia dérive progressivement vers le nord-est, sous l’effet de la tectonique des plaques, pour adopter sa position actuelle il y a environ 52 millions d’années. Il y a 35 millions d’années, la quasi-totalité du continent passe sous l’eau y compris la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélande, îles qui referont surface par la suite. Zealandia est une zone d’environ la moitié de la taille de l’Australie, plus vaste que l’Inde. Avec une superficie de 4,9 kilomètres carrés, Zealandia est suffisamment grand et séparé de l’Australie pour être considéré non pas seulement comme un fragment continental mais comme un véritable continent. Un continent qui possède donc sa propre histoire géologique.

    ZEALANDIA : UN CONTINENT COMME UN AUTRE

    Jusqu’à présent la région était mal cartographiée, et son histoire géologique mal comprise, mais la collecte progressive de données géophysiques ; bathymétriques et géologiques accumulées depuis plusieurs décennies par les scientifiques permettent aujourd’hui de confirmer que Zealandia est une immense zone de croûte continentale, qui possède sa propre histoire géologique ; indépendante de celle du continent australien tout proche. Les différentes expéditions scientifiques menées ces dernières années, notamment grâce à des navires affrétés par l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (IFREMER), ont permis de forer les fonds marins et de remonter des échantillons de roches et de sédiments marins. La méthode d’altimétrie laser par satellite a également permis de cartographier la zone et d’en apprendre davantage sur la formation de cette région immergée au passé tourmenté.

    Les résultats sont sans appels : cette zone géologique peut être classée comme un continent à part entière, au même titre que l’Eurasie ; l’Australie ; l’Afrique ; l’Amérique du nord et du sud et de l’Antarctique, même si celle-ci est largement immergée. Un continent est défini comme une partie de la croûte terrestre épaisse ; peu dense ; constituée d’une diversité minéralogique. En effet, les continents présentent divers assemblages de roches ignées ; métamorphiques et sédimentaires, tels que du granite ; des calcaires, ou encore des schistes. Quant à elles, les roches de la croûte océanique sont généralement constituées de basalte et de gabbro. Zealandia présente cette diversité minéralogique avec des bassins sédimentaires et des reliefs escarpés. « […] Les données géophysiques ont été validées par l’étude de roches, prélevées lors de dragages scientifiques, et qui sont bien de type continental » expose Julien Collot.

    Zealandia est le plus jeune ; le plus immergé et le plus mince des continents de notre planète.

    Les limites approximatives de Zealandia peuvent être placées là où les plaines abyssales océaniques rencontrent la base du talus continental, à des profondeurs d’eau comprises entre 2500 et 4000 m sous le niveau de la mer. La région présente une bathymétrie élevée par rapport à la croûte océanique, d’environ 1 500 mètres par rapport aux plaines abyssales environnantes. Cette immense masse géologique séparée du continent australien par le détroit de Cato – une profonde fosse marine – et la mer de Tasman, présente un relief tourmenté avec des vallées ; des chaines de montagnes, ou encore des volcans effondrés. (figure.1)

    Les événements géologiques particuliers, encore mal compris, qui ont eu lieu lors de la séparation de Zealandia du bloc australien il y a environ 80 millions d’années, auraient contribué à étirer et à amincir de manière extrême la croûte de Zealandia. En effet, les scientifiques se sont rendu compte que la croûte continentale de Zealandia d’une épaisseur moyenne de 25 kilomètres est plus fine que les autres continents dont l’épaisseur varie plutôt entre 30 à 40 kilomètres. Cette faible épaisseur de Zealandia expliquerait notamment pourquoi la zone est passée sous le niveau de mer. « Zealandia est une masse continentale de 4,9 millions de km2. Elle s’est séparée d’un seul bloc du super-continent Gondwana il y a environ 80 millions d’années. Ce continent est resté longtemps inconnu car sa particularité est d’être immergée à 94 %. Ceci s’explique par sa croûte qui est très fine, 25 km en moyenne, par rapport à celles des autres continents qui est de l’ordre de 30 à 40 km », décrit Julien Collot. A ce jour, Zealandia est le plus jeune ; le plus immergé et le plus mince des continents de notre planète.

    PERCER LES SECRETS DE CE NOUVEAU MYTHE DE L’ATLANTIDE

    Pour en apprendre davantage sur l’histoire géologique de ce 7ème continent, une nouvelle campagne de forages océaniques a été menée l’été dernier dans la région avec un navire de recherche scientifique : le Joides Resolution (figure.2),  l’un des plus sophistiqués au monde, dans la cadre de l’International Ocean Discovery Program (IODP), une collaboration scientifique réunissant des chercheurs issus de 23 pays qui étudient l’histoire de la Terre enregistrée dans les sédiments et les roches marines. « Zealandia, un continent englouti depuis longtemps perdu sous les océans, livre ses secrets vieux de 60 millions d’années grâce aux forages scientifiques » s’enthousiasme Jamie Allan, directeur du Département des Sciences de la Mer de la National Science Foundation (NSF), l’équivalent du CNRS aux États-Unis.

    Les scientifiques ont foré à des profondeurs allant de 1 000 à 5 000 mètres sur 6 sites différents dans la mer de Tasman, soit 300 à 800 mètres dans le fond marin. Ils ont extraits pas moins de 2 500 mètres de carottes de sédiments qui ont enregistré, entre autres, des données sur la géographie, le volcanisme et le climat de Zealandia au cours des 70 derniers millions d’années. (figure.3) « Il est maintenant clair que des événements dramatiques ont façonné le continent que nous avons exploré au cours de notre voyage. » Rupert Sutherland, co-directeur de l’expédition de l’université Victoria de Wellington en Nouvelle-Zélande.

    Selon Gerald Dickens, « l’expédition a permis de faire de nouvelles découvertes significatives de fossiles. » Plus de 8 000 spécimens ont été étudiés et plusieurs centaines d’espèces fossiles ont pu être identifiées. Les scientifiques ont découverts des coquilles microscopiques d’organismes et des mollusques bryozoaires, des animaux qui vivent habituellement dans des eaux chaudes et peu profondes des mers tropicales. Ont étaient retrouvé également des spores et des pollens de plantes terrestres. Autant de preuves qui révèlent que la topographie et le climat de Zealandia étaient bien différents par le passé. (figure.4) Zealandia n’a donc pas toujours été aussi immergé qu’aujourd’hui et que des lambeaux de croûte continentale ont fait un passage à l’air libre. « Ce sont de très forts indices de présence de terres émergées ou de lagunes dans des régions qui se trouvent maintenant entre 1 000 et 3 000 mètres sous la surface du Pacifique. Ces terrains ont subi des mouvements verticaux absolument phénoménaux. » explique Julien Collot.

    L’étude plus approfondie des carottes de sédiments obtenues au cours de l’expédition visera notamment à comprendre comment les plaques tectoniques terrestres se déplacent et interagissent à la surface de notre planète. Les mouvements qui s’opèrent entre Zealandia et le continent australien sont dus à la tectonique des plaques, des sections de la croûte terrestre imbriquées les unes par rapport aux autres comme un puzzle. Ces plaques sont en mouvement constant. Elles peuvent s’écraser l’une contre l’autre pour former des chaînes de montagne, ou glisser les unes sous les autres dans un processus connu sous le nom de subduction. « Cette expédition nous offre un aperçu de l’histoire de la Terre, allant de la construction des montagnes en Nouvelle-Zélande aux mouvements tectoniques, à la circulation océanique et à l’évolution du climat global. » précise Jamie Allan. Les nouvelles conclusions détaillent que la mise en place de la zone de subduction Tonga-Kermadec, il y a 50 millions d’années ; dans la Ceinture de Feu du Pacifique, a eu une incidence sur les phases de transgression (avancée de la mer) et de régression (retrait de la mer) marine de Zealandia et sur l’amincissement si particulier de sa croûte. « Il y a 50 millions d’années, un mouvement important des plaques tectoniques s’est produit dans l’océan Pacifique. Il en a résulté la plongée de la plaque Pacifique sous la Nouvelle-Zélande, le soulèvement de la Nouvelle-Zélande au-dessus du niveau de la mer et le développement d’un nouvel arc volcanique. » argumente Jamie Allan.

    DES ARCHIVES POUR COMPRENDRE L’ÉVOLUTION DU VIVANT ET DU CLIMAT DANS L’HÉMISPHÈRE SUD

    Les changements géographiques qui ont lieu à Zealandia et leurs inscriptions dans les séquences sédimentaires pourraient également apporter des éclaircissements sur la manière dont se sont dispersées les plantes et les animaux dans le Pacifique sud et sous quel climat ceux-ci ont évolué. « Il y avait des voies d’accès pour les animaux et les plantes. » décrit Rupert Sutherland. Ce qui confirme encore une fois que Zealandia a toujours eu des parties émergées au cours de son histoire, des corridors naturels qui ont permis à la vie de se développer en profitant notamment des mers peu profondes et chaudes qui ont existé sur Zealandia. Des pistes qui permettraient de comprendre pourquoi la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie possèdent une biodiversité si particulière avec des espèces endémiques qui sont sans doute restées isolées sur ces îles continentales suite à la submersion de Zealandia. « Zealandia aurait permis de préserver des faunes et flores du Crétacé en Nouvelle-Zélande et en Nouvelle-Calédonie. […] La faune et la flore endémique de Nouvelle-Zélande ou de la Nouvelle-Calédonie ont toujours été une énigme. » explique Julien Collot.

    Les prochaines expéditions tenteront également de répondre à des interrogations sur l’évolution du climat terrestre au cours des 60 derniers millions d’années. Les scientifiques s’en frottent déjà les mains : en effet, les données récoltées sur Zealandia serviront de tests pour les modèles informatiques afin de prédire les changements climatiques. « Zealandia a été exclu de nombreux modèles climatiques. », déclare Gerald Dicken. Cela pourrait expliquer la difficulté des scientifiques à développer des modèles climatiques précis et fiables dans l’hémisphère sud, notamment à l’Éocène, cette époque géologique qui s’étend entre 56 et 33,9 millions d’années, l’une des périodes les plus chaudes que notre planète ait connu. « Quand la communauté scientifique modélise le climat de cette époque c’est la zone qui provoque le plus de consternations et d’interrogations, et nous ne savons pas pourquoi ! […] C’est peut-être parce que nous avions des continents qui étaient beaucoup moins profonds que nous le pensions. » déclare Gerald Dickens. Des simulations qui ne prenaient pas en compte, ni la topographie ; ni la géographie si particulières de Zealandia, et qui pourraient expliquer les incertitudes climatiques de cette époque. Les prochaines études permettront sans aucun doute de lever le voile sur ces nombreuses interrogations.

    Zealandia n’a pas encore livré tous ses secrets : l’étude approfondie des carottes de sédiments récoltées lors de la dernière expédition permettra de mieux saisir comment s’agencent et interagissent les plaques tectoniques jusqu’au fonctionnement du système climatiques planétaire. Et notamment quels sont les mécanismes géologiques à l’œuvre qui ont fait resurgir à la surface la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélande. « Cette croûte atypique de Zealandia va pouvoir alimenter les nombreuses théories et études empiriques qui existent sur la manière dont les continents grandissent, se déforment et se brisent. » conclue Nick Mortimer, géologue en Nouvelle-Zélande à la Institute of Geological and Nuclear Sciences Limited (GNS). Un nouveau continent qui attire désormais tous les regards : la dernière des grandes explorations de notre planète est en cours.

    La lumière n’est pas instantanée !

    Le Soleil et les étoiles ne nous renvoient pas leur lumière immédiate, sur l’instant, mais leur lumière passée ! Dans l’espace la lumière voyage à la vitesse inégalée et inégalable de 299 792.458 km/seconde !

    A cette vitesse, la lumière du Soleil met environ 8 min et demie pour parcourir les 150 millions de km qui nous séparent de lui. Si vous observez le Soleil, ce qui n’est pas conseillé de faire pour vos yeux, vous ne voyez pas sa lumière telle qu’elle est maintenant mais telle qu’elle était il y a plus de 8 min, le temps nécessaire pour qu’elle parvienne à vos yeux ! La lumière qui nous éclaire n’est donc pas instantanée. En fait ce que vous voyez actuellement n’est pas réellement ce que vous voyez au moment où vous le voyez !

    DES ETOILES ÉTEINTES QUI BRILLENT ENCORE…

    Sur le même principe, quand vous regardez le ciel nocturne, certaines des étoiles que vous contemplez sont parfois éteintes depuis longtemps. Leur lumière continue de voyager dans l’espace et parvient ainsi à nos yeux. La lumière des étoiles les plus éloignées et les plus anciennes ont traversé l’espace pendant près de 13,5 milliards d’années, l’âge de notre Univers. La majorité de ces étoiles n’existent probablement plus, bien que leur lumière nous parvienne encore.

    La durée de vie d’une étoile pour un observateur situé sur la Terre dépend à la fois de la vitesse de la lumière, de sa distance dans l’Univers par rapport à notre planète, et de son âge. Plus une étoile est éloignée de la Terre, plus cette étoile brillera longtemps dans notre ciel, plus elle a de chances d’être éteinte depuis longtemps.

    La majorité des étoiles que nous observons dans le ciel nocturne n’existent probablement plus, bien que leur lumière parvienne encore à nos yeux !

    C’est comme si votre grande tante avait posté une carte postale il y a 13,5 milliards d’années, toujours en cours de livraison, il est peu probable que cette personne soit encore en vie de nos jours, bien que vous finissiez un jour par recevoir cette fameuse carte. Une carte postale vieille de 13,5 milliards d’années, très ancienne, dont les preuves de son existence passée subsistent encore de nos jours.

    Par analogie, regarder un ciel étoilé revient donc à observer de nombreuses photos prises à diverses époques et en différents endroits dans l’Univers mais qui nous arrivent toutes en même temps et qui sont perceptibles dans notre champ de vision, comme on poserait toutes les photos d’une vie sur une table pour les montrer à ses amis. Les photos représentent autant d’étoiles dans notre Univers observable et la table symbolise du ciel nocturne que notre champ de vision nous permet de percevoir.

    Je peux voir la photo de mon regretté poisson rouge aujourd’hui bien qu’il soit mort depuis quelques années. Celui-ci vit encore grâce à la photo que mon père a pris quand j’étais encore enfant. L’image du poisson rouge peut être assimilée à une étoile éteinte, et sa photo correspondrait à la lumière qui a été émise par cette étoile et qui continue de voyager dans l’Univers.

    Une étoile arrête de briller lorsque la totalité de sa lumière à été émise et que celle-ci est parvenue jusqu’à la Terre et l’œil de son observateur. Si je déchire la photo de mon poisson rouge, je ne dispose plus d’aucune preuve de son existence passée, bien qu’il nageait dans mon aquarium il y a encore quelques années. Mon poisson a continué d’exister à travers la photo dont je disposais bien qu’il soit mort depuis longtemps, comme une étoile morte continue d’exister à travers la diffusion de sa lumière dans l’immensité de l’Univers.

    Vous l’aurez donc compris, le ciel étoilé que vous observez au moment où vous l’admirez est donc le résultat de ce qu’était notre Univers à un instant donné : un moment passé ! Maintenant prenez une couverture et une veste pour aller contempler le ciel étoilé, témoin du passé proche ou éloigné de notre Univers, tel qu’il était il y a quelques minutes où lors de sa création il y a 13,5 milliards d’années !

    L’Univers va devenir plus habitable

    La formation de planètes habitables comme la Terre devrait s’intensifier dans l’avenir de l’Univers. Des planètes qui pourraient potentiellement héberger la vie pourvu que celles-ci soient situées dans la zone d’habitabilité de leur étoile.

    On considère qu’une planète située dans la zone habitable de son étoile est en mesure d’accueillir la vie lorsque celle-ci est située à une distance raisonnable pouvant permettre, à sa surface, la présence d’eau à l’état liquide.

    Née il y a 4,5 milliards d’années, le système solaire s’est constitué assez tardivement dans l’histoire de notre galaxie. La Terre et les autres planètes se seraient formées après 80% des autres étoiles de la Voie Lactée, notre galaxie.

    Pourtant, si l’on se place à l’échelle globale de l’Univers, en tenant compte de son âge et de son évolution, celui-ci a encore de beaux jours devant lui. Selon les calculs de la NASA, la dernière étoile de l’Univers ne s’éteindra que dans 100 000 milliards d’années. Un sacré laps de temps pendant lequel des planètes similaires à la Terre pourraient encore se former et potentiellement y voir naître la vie.

    La formation de planète comme la Terre devrait se multiplier…

    Et pour cause, 92% des planètes potentiellement habitables comme la Terre n’ont encore pas vu le jour dans l’Univers, selon une étude menée par les astronomes Peter Behroozi et Molly Peeples de l’Institut des Sciences du Téléscope Spatial de Baltimore (Maryland). Cette étude est le résultat de la compilation des données issues du programme Sloan Digital Sky Surver – visant à évaluer le nombre d’étoiles actuelles – celles du satellite Planck – qui étudie la quantité de matière dans l’Univers permettant la formation de nouvelles étoiles – et celles du télescope Hubble – qui étudie le rythme de création de ces étoiles.

    « Notre principale motivation était de comprendre la place de la Terre dans le contexte du reste de l’univers », a déclaré l’auteur de l’étude Peter Behroozi. Si l’on prend en compte l’ensemble des  planètes qui formeront à terme l’Univers, la Terre est en fait assez jeune. Seulement 8% des planètes similaires à la Terre sont déjà formées dans l’Univers.

    « 92% des planètes potentiellement habitables comme la Terre n’ont pas encore vu le jour dans l’Univers »

    Aujourd’hui, bien que la naissance d’étoiles se produise à un rythme beaucoup plus lent qu’aux débuts de l’Univers, les planètes potentiellement habitables comme la Terre vont se multiplier à l’avenir. En effet, il existe encore beaucoup de gaz résiduels dans l’Univers, qui continueront de s’agréger pour finir par former des étoiles et des planètes pendant encore très longtemps. « Il y a encore suffisamment de matériel résiduel [du Big Bang] pour produire encore plus de planètes à l’avenir, dans la Voie lactée et au-delà », a ajouté le co-auteure de l’étude Molly Peeples. Ainsi, il devrait se former 10 fois plus de planètes du même type que la Terre que celles qui existent déjà. Autant de planètes qui pourront potentiellement héberger la vie.

    Les scientifiques prédisent à l’heure actuelle qu’il devrait y avoir 1 milliard de planètes de la taille de la Terre dans notre galaxie, la Voie lactée, une bonne partie d’entre elles étant présumées rocheuses. Cette estimation monte en flèche quand on inclue les 100 milliards de galaxies restantes dans l’univers observable.

    … et rendre l’Univers plus habitable

    Selon Patrika Dayal de l’université de Durhan (Angleterre) l’Univers est 2,5 à 20 fois plus habitable aujourd’hui que lorsque la vie est apparue sur Terre il y a 4 milliards d’années. Les galaxies avec des étoiles naines (jeunes étoiles), qui n’ont pas encore utilisées tous leurs gaz, sont de véritables pouponnières qui peuvent aboutir à la formation de planètes aux conditions semblables à la Terre. La vie devrait être donc plus probable dans le futur qu’elle ne l’est actuellement.

    L’étude de l’exoplanète Kepler452b découverte en 2015 dans la zone d’habitabilité de Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche du Soleil, indique que les planètes de la taille de la Terre pouvant permettre à l’eau de se subsister à sa surface, seraient omniprésentes dans notre galaxie. A ce stade de la recherche en exobiologie, peut-on encore considérer la planète bleue comme une exception cosmologique ?

    La grotte de Naica et ses cristaux géants

    Découverte en 2000, la grotte aux cristaux géants (cueva de los cristales) abrite les plus grands cristaux du monde. Cette cavité est raccordée aux réseaux souterrains de la mine de Naïca dans l’état de Chihuahua au Mexique, connue pour son exploitation de zinc, de plomb et d’argent.

    Une cavité autrefois inondée

    La grotte située à 290 mètres sous le niveau de la mer, renferme des cristaux géants de sélénite (ou « pierre de lune ») et de gypse pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres de longueur, pour une cinquantaine de tonnes pour les plus massifs.

    Les galeries de la mine de Naïca plongent jusqu’à 760 mètres sous la surface. Le niveau de la nappe phréatique s’est abaissé – l’eau a été pompée pour permettre l’exploitation des galeries – pour atteindre son niveau actuel situé à plus ou moins 700 mètres sous la surface, révélant la grotte et ses magnifiques cristaux géants.

    Il y a encore une trentaine d’années, le niveau initial de l’eau arrivait à -120 mètres sous la surface, la grotte des cristaux était donc autrefois inondée, puisque située à -290 mètres sous la surface.

    La grotte de Naïca renferme des cristaux géants de gypse. Le plus grand atteint 11 mètres de long pour 4 mètres de diamètre.

    Des conditions physiques particulières

    La stabilité thermique de la grotte et la composition chimique particulière des eaux, qui ont perduré pendant des milliers d’années dans la cavité souterraine, ont favorisé la lente et constante précipitation des eaux riches en sulfates de calcium pour former ces gigantesques cristaux de gypse et de sélénite.

    Les premiers cristaux ont commencé leur croissance il y a approximativement entre 500 000 et 200 000 ans BP (Before Present, avant 1950) alors que la grotte était occupée par une rivière souterraine aux eaux chaudes. Le plus grand cristal de la grotte atteint 11 mètres de long pour 4 mètres de diamètre et 55 tonnes.

    Les températures qui y règnent peuvent atteindre 58°C et des taux d’humidité de 100%. Ces conditions extrêmes sont corrélées à une activité géothermale liée à la présence d’une poche de magma située sous la grotte.

    Il n’est donc pas question de s’aventurer dans cette fournaise sans un équipement spécifique réfrigéré et oxygéné, limitant les séjours dans la grotte à une petite demi-heure !

    Le volcanisme est responsable des nombreux épisodes de refroidissements climatiques, depuis au moins 2 500 ans

    Une étude révèle que le volcanisme est le principal facteur des refroidissements climatiques extrêmes qui ont impacté la Terre depuis l’époque romaine. Parmi les éruptions volcaniques les plus importantes que la Terre ait connu – notamment celles du Krakatoa en 536, du Tambora en 1815 en Indonésie, ou encore du Pinatubo en 1991 aux Philippines – ces éruptions présentent toutes un point en commun : celui d’avoir refroidit le climat mondial de quelques degrés, allant jusqu’à plusieurs années pour les plus puissantes. Des éruptions volcaniques colossales aux conséquences historiques.

    LES VOLCANS : DES RÉGULATEURS DU CLIMAT MONDIAL DEPUIS AU MOINS 2 500 ANS

    Nous le savons déjà, les variations du rayonnement solaire ont une incidence sur la variabilité naturelle du climat terrestre. On sait désormais que les volcans peuvent également le refroidir au niveau mondial. En effet, lors des éruptions explosives, les volcans émettent des particules de cendres dans la stratosphère – la seconde couche de l’atmosphère – qui vont faire le tour de la planète grâce au Jet Stream. Ces aérosols atmosphériques en suspension sont à même de réfléchir les rayons du soleil. Les températures peuvent alors chuter de quelques degrés au niveau mondial. L’énergie solaire reçue peut ainsi diminuer de 5 à 10 % et durer plusieurs décennies pour les éruptions les plus importantes.

    Une étude pluridisciplinaire impliquant des géologues ; climatologues ; glaciologues ; et des historiens, publiée en juillet 2015 ; par le Desert Research Institute (DRI) ; dans la revue Nature, révèle que le volcanisme est le facteur dominant des refroidissements climatiques qui ont impacté la Terre depuis 2 500 ans, et tout particulièrement à l’époque romaine. « Sur la base de nouveaux résultats, nous sommes en mesure de montrer que les grandes éruptions volcaniques dans les régions tropicales et les hautes latitudes, ont été les facteurs dominants de la variabilité climatique, responsables de nombreux phénomènes de refroidissements climatiques en été, au cours des 2 500 dernières années », a déclaré l’auteur principal de l’étude, Michael Sigl, chercheur à la DRI.

    Pour en arriver à ces conclusions les scientifiques se sont basés sur l’étude des concentrations en sulfates, injectés dans la haute atmosphère puis piégés dans les glaces, marqueurs des différentes crises volcaniques. Ils ont étudié la chronologie et les impacts de quelque 300 éruptions volcaniques. L’analyse a été effectuée au Groenland et en Antarctique avec l’étude de 20 carottes glaciaires. Des études de dendrochronologie (études des cernes des arbres) ont également permis d’étayer les résultats de l’étude. « L’utilisation d’une approche multidisciplinaire a été la clé du succès de ce projet », a ajouté Michael Sigl.

    DES ÉRUPTIONS VOLCANIQUES MAJEURES AUX CONSÉQUENCES HISTORIQUES

    L’étude des carottes glaciaires et leurs datations, recoupée avec les archives historiques a permis de mettre en évidence que 15 des 16 étés les plus froids précédents l’an mil font suite à des éruptions volcaniques majeures. « Avec de nouveaux enregistrements à haute résolution émergeant des glaces du Groenland et de l‘Antarctique, il sera possible d’étendre cette reconstruction du forçage volcanique probablement jusqu’à la dernière période glaciaire. » a déclaré Michael  Sigl.

    15 des 16 étés les plus froids précédents l’an mil font suite à des éruptions volcaniques majeures

    Tout au long de l’histoire humaine, les éruptions volcaniques les plus violentes aux effets sur le climat ont déclenché des récoltes et des famines, favorisant des pandémies et parfois le déclin de certaines sociétés agraires. Des événements naturels aux conséquences socio-démographiques historiques.

    Le dérèglement climatique du VIème siècle a été précédé de deux épisodes éruptifs majeurs du Krakatao en Indonésie en 536 et 540. Ces éruptions seraient à l’origine de la famine qui a suivi en Asie puis en Europe, et qui pourraient expliquer la pandémie de peste justinienne qui a sévi de 541 à 543 et qui a décimé la population eurasienne. Une pandémie dont le foyer aurait pris naissance en Asie et aurait ensuite migré jusqu’en méditerranée par la route de la soie. Des étés anormalement froids ont ensuite persisté pendant environ 15 ans ! Certains historiens suggèrent même que ces éruptions ont pu avoir un impact sur le déclin de la civilisation Mayas en Amérique centrale.

    Les deux éruptions les plus importantes du dernier millénaire qui ont eu lieu en Indonésie, à savoir celles du Samalas en 1257 et celle du Tambora en 1815, ont provoqué une baisse des températures de 0,8 à 1,3 degrés. L’éruption du Tambora en 1815, serait d’ailleurs à l’origine, en 1816 de « l’année sans été » en Amérique du Nord et en Europe.

    En 1783, l’éruption du Laki (Lakagígar) en Islande, une succession d’une centaine de cratères situés le long de la dorsale médio-atlantique, émirent à l’époque 14 km3 de lave basaltique, et 120 millions de tonnes de dioxyde de soufre dans l’atmosphère. Poussées par un anticyclone, les cendres atteignirent en quelques jours l’Europe continentale, notamment la France, et se déposèrent sur les sols. Les années qui suivirent l’éruption furent marquées par des événements climatiques extrêmes avec des hivers très rigoureux et des précipitations intenses durant l’été 1788 qui détruisirent les récoltes, entraînant pauvreté et famines. Les registres paroissiaux de l’époque témoignent d’une surmortalité dans les années suivant l’éruption. Certains historiens associent même cette éruption comme l’un des facteurs déclenchant de la Révolution Française de 1789. Plus récemment l’éruption plinienne du Pinatubo en 1991, qui a émis 20 millions de tonnes de soufre dans l’atmosphère, a contribué à un refroidissement global évalué à 0,4°C sur environ 3 ans.

    Les curiosités du lac d’Abraham

    Le lac d’Abraham, situé dans la province d’Alberta au Canada, se  pare en hiver de curieuses formes blanches. En hiver, ce lac artificiel offre un spectacle éblouissant en se parant de sculptures naturelles originales.

    Des bulles de méthane piégées dans la glace

    Sa couleur bleue turquoise spécifique est liée à la présence de limons transportés et générés par l’abrasion mécanique des roches par les glaciers de la région. Phénomène étonnant, en hiver alors que le lac est gelé, des bulles de méthane (CH4), issues de la décomposition de la matière organique (plantes, cadavres d’animaux, etc.) ne parviennent pas à remonter et à éclater librement à la surface. De tailles variables, elles se figent pendant leur ascension, prenant la forme de colonnes blanches.

    Les étonnantes structures blanches piégées dans le lac d’Abraham se forment suite au gel de bulles de méthane.

    Ne vous amusez pas à craquer une allumette sur ce lac, le méthane est un gaz hautement inflammable, et également un gaz à effet de serre vingt fois plus puissant que le dioxyde de carbone (CO2) contribuant de manière substantielle au réchauffement climatique.

    1965 : les climats du passé inscrits dans les glaces de l’Antarctique

    En 1965, Claude Lorius, glaciologue français, effectue un hivernage en Antarctique dans le cadre d’une mission scientifique à la base française d’Urmont d’Urville. Avec son équipe ils étudient les carottes prélevées dans les glaces de l’Antarctique.

    Après une journée difficile, Claude Lorius et ses coéquipiers prennent un whisky et un bout de glace, extrait directement du carottage du jour. Des bulles commencent alors à se dégager à l’intérieur du verre. « Je vois soudain le whisky s’animer de bulles : en fondant, le glaçon relâche brutalement l’air qui était emprisonné dans la glace. Et cet air-là, c’est l’air du passé ! […] Chaque couche de neige a emprisonné avec elle le souvenir du climat qui l’a vu naître, de minuscules capsules d’atmosphère fossile, sans doute intactes, qui ont traversé le temps. Il suffirait d’analyser la succession de chacune de ces bulles sur toute la profondeur du glacier pour faire ressurgir l’histoire de la composition de l’atmosphère depuis la nuit des temps » par Claude Lorius, dans La Glace et le Ciel, 2015.

    Les glaces racontent l’histoire du climat terrestre

    Cette découverte capitale ébranle le monde de la glaciologie : les glaces détiennent les preuves des paléoclimats. Le système climatique s’inscrit durablement dans les glaces. Les deux disciplines sont désormais corrélées. Les bulles emprisonnées dans les glaces de l’Antarctique témoignent de la composition chimique de l’atmosphère qu’a connue successivement la Terre.

    Au début des années 70, l’étude des carottes démontre, pour la première fois, l’influence de l’homme sur le climat. L’équipe de Claude Lorius repère les marqueurs des premiers essais nucléaires effectués dans les années 50 et 60.

    carotte programme EPICA
    @ CNRS Photothèque – AUGUSTIN Laurent (Division technique INSU/SPU, La Seyne-sur-Mer)

    A ce jour, les glaces de l’Antarctique ont révélé 800 000 ans d’histoire du climat.

    Les carottages effectués entre 1984 et 1991 sur la base russe Vostok, au Dôme C, permettent de reconstituer la teneur et l’évolution des gaz à effet de serre – notamment du dioxyde de carbone (CO2) – sur 400 000 d’histoire du climat. L’étude démontre que la hausse des températures s’accompagne nécessairement d’une hausse de la concentration en CO2 dans l’atmosphère. La température varie en moyenne de 5°C entre les phases chaudes (interglaciaires) et froides (glaciaires). La carotte de glace extraite en Antarctique, dans le cadre du forage européen EPICA (saison 2002-2003) permettra de retracer 800 000 ans d’évolution du climat terrestre.

    Les glaces confirment le réchauffement climatique d’origine humaine

    Point d’orgue, les différentes études démontrent clairement une augmentation de la courbe du CO2 au milieu du XIXème siècle, imputable à la Révolution Industrielle. Dés lors, il n’y a plus de doutes : les activités humaines contribuent à la hausse du CO2 dans l’atmosphère, et ce indépendamment de la variabilité naturelle du climat.

    En 1988, les Nations Unies créent le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution de climat (GIEC) pour partager et lancer le débat public autour de l’état des connaissances sur le réchauffement climatique d’origine anthropique. La prise de conscience est lancée.

    L’odyssée de l’Humanité : histoire de nos origines

    LHomme descend du singe ? Faux, il appartient au groupe des hominidés, au même titre que le bonobo, le chimpanzé ou encore le gorille ! Autrement dit, nous sommes nous-mêmes des primates, partageant un ancêtre commun avec les grands singes !

    Sur les 4.5 milliards d’années d’existence de la Terre, Homo Sapiens, l’Homme moderne, apparait il a seulement 200 000 ans. Le plus ancien hominidé est actuellement détenu par Sahelanthropus tchadensis, qui vivait dans la dépression de l’Afar au Tchad : Toumaï signifiant « espoir de vie » dans un dialecte tchadien. A ce jour, une quinzaine d’espèces d’hominidés ont été découvertes. Les nouvelles découvertes, notamment celle d’une nouvelle espèce Homo Naledi découverte en 2015, complexifient davantage l’histoire de la lignée humaine. Retour sur nos origines. Notre voyage commence il y a environ 7 millions d’années quelque part dans la Rift Valley…

    6,9 – 3,2 millions d’années : les espèces archaïques

    6,9 à 7,2 millions d’années : Toumaï (Sahelanthropus tchadensis)

    Toumaï
    Crâne de Toumaï NCSSMphotos via Foter.com / CC BY-NC-SA

    Les restes de Sahelanthropus tchadensis retrouvés dans le nord du Tchad, plus communément appelé Toumaï (l’Homme du Sahel), constitueraient à ce jour les plus vieux vestiges de la lignée humaine. Toumaï, petit hominidé d’environ 1.20 mètres de hauteur, pour une trentaine de kilos, vivait dans différents milieux naturels (marécages, savanes, zones boisées ou encore des prairies). Sa morphologie laisse penser qu’il était bipède. Des controverses scientifiques pensent que cette « espèce » appartiendrait davantage à la famille des chimpanzés ou des gorilles plutôt qu’à la lignée humaine.

    6 millions d’années : Orrorin (Orrorin tugenensis)

    En 2 000, au Kenya, la découverte de plusieurs restes (13 au total) correspondant à au moins 5 individus différents, ont permis de définir une nouvelle espèce d’hominine : Orrorin (Orrorin tugenensis). Signifiant « l’Homme originel » cette espèce est désormais devenue, jusqu’à preuve du contraire, le premier hominidé de la lignée humaine. Bien que bipède (environ 1,40 mètres), il était également arboricole comme le démontre la morphologie caractéristique de son humérus.

    3,2 millions d’années : Lucy (Australopithecus afarensis)

    Crâne de Lucy (Australopithecus afarensis)
    Reconstitution du crâne d’Australopithecus afarensis (Lucy). Crédit photo : NCSSMphotos via Foter.com / CC BY-NC-SA

    En 1974 dans la dépression de l’Afar, nord-est de l’Ethiopie, les anthropologues découvrent une cinquantaine d’os d’un australopithèque âgé de 3,2 millions d’années (40% du squelette retrouvé). Nommé Australopithecus afarensis ou Lucy, constitue une espèce cousine de la lignée humaine. Son anatomie indique un individu féminin d’un peu plus d’un mètre de hauteur pesant 25 kilogrammes, à la fois bipède et arboricole.

    2,4 millions d’années : émergence du genre Homo

    Au Pléistocène émerge un nouveau genre, le genre Homo (Homme, humain) – au sein duquel a été décrit une quinzaine d’espèces différentes – indépendant des hominidés (grands singes) et des australopithèques, auquel s’intègre notre espèce Homo Sapiens ou homme moderne. Le genre homo est défini par une bipédie permanente, un cerveau imposant avec une face aplatie et des activités culturelles spécifiques comme la domestication du feu, une capacité de création artistique (objets taillés, etc) ainsi que des rites funéraires.

    Homo habilis

    Homo habilis (« l’homme habile ») est le plus ancien représentant connu à ce jour du genre Homo. Le spécimen-type de cette espèce, nommée OH 7 (Olduvai Hominid 7) a été découvert en 1960 dans les gorges d’Olduvai en Tanzanie. On pense qu’Homo habilis était en mesure de tailler la pierre. Certains scientifiques s’interrogent encore sur sa véritable appartenance au genre Homo.

    Homo erectus

    Homo erectus (« l’Homme debout ») a vécu en Afrique, Asie et Europe il y a environ 1.8 Ma. Il est capable de domestiquer, ou tout du moins maitriser le feu d’origine naturelle. Le feu apparaît à la fois comme un moyen de cuisson des aliments en éliminant les éléments pathogènes, de défense contre les animaux sauvages et bien sûr d’éclairage et de chaleur dans les grottes et cavernes. Le feu a sans doute favoriser la socialisation entre individus.

    Homo neanderthalensis

    Homo neanderthalensis ou Homme de Neandertal a vécu en Eurasie entre 350 000 ans et 24 000 ans. Il constitue le plus proche parent d’Homo Sapiens. Les deux espèces ont d’ailleurs cohabité, aboutissant à une hybridation (croisement). De récentes études ont démontré que nous avons hérité de Neandertal de 2 à 3 % de son ADN  !

    Homo Neanderthalensis
    Reconstitution du buste d’un adulte mâle d’Homo neanderthalensis exposé au Smithsonian Museum of Natural History – Crédit photo : Tim Evanson via Foter.com / CC BY-SA

    Homo Sapiens

    Notre espèce, Homo Sapiens, seule survivante de l’évolution, serait apparue il y a environ 195 000 ans en Éthiopie. La découverte en juin 2017 de restes de notre espèce, les plus anciens découverts à ce jour, sur le site de Jebel Irhoud au Maroc, laisse penser que Homo Sapiens serait âgé d’au moins 300 000 ans ! Où l’homme moderne est-il véritablement apparu ? L’Homme de Cro-Magnon, du nom du site en Dordogne, est le premier représentant des Homo Sapiens en Europe. Il se caractérise par la sophistication de son mode et milieu de vie, avec des aptitudes physiologiques ; physiques et cognitives avancées. C’est également aujourd’hui la seule espèce à modifier son environnement, capable de bouleverser et d’impacter le système Terre.

    Homo Florensiensis

    Homo Florensiensis (« l’Homme de Flores ») a été découvert en 2003 dans une grotte indonésienne de l’île de Flores en Indonésie. Le spécimen-type (Edu) était une femme de 30 ans. L’espèce a disparu il y a seulement 18 000 ans. Elle se caractérise par son nanisme puisque les individus ne dépassaient rarement 1 mètre. A tel point que cette espèce est sommairement comparée à la créature du Hobbit ! L’hypothèse avancée pour tenter de justifier cette espèce naine est souvent assimilée à la théorie de l’évolution insulaire. Sa classification dans le genre Homo fait toujours débat.

    Homo Denisova

    Homo Denisova (ou Dénisovien) a été nommé en 2010 suite à l’analyse génétique de quelques ossements dans la grotte de Denisova dans le massif de l’Altaï dans le sud de la Sibérie. L’homme de Denisova a des origines communes avec l’homme de Neandertal mais constitue une espèce indépendante. Les dénisoviens, néandertaliens et hommes modernes se sont côtoyés. Un ancêtre commun aurait vécu il y a environ 1 million d’années.

    Les études menées récemment démontrent même un croisement avec Homo Sapiens jusqu’il y a 40 000 ans. Les asiatiques de l’Asie du sud-est et notamment les mélanésiens présentent le plus de caractéristiques génétiques communes avec le génome de Denisova. Il y a donc eu un métissage entre dénisoviens et hommes préhistoriques modernes. Plus surprenant encore, les populations tibétaines, très bien adaptées à l’altitude, auraient hérité des dénisoviens d’un gène améliorant le transfert d’oxygène dans le sang lié à la raréfaction de l’air en altitude.

    Homo Naledi

    Homo Naledi a été découvert en 2015 dans les grottes de Rising Star près de Johannesburg, en Afrique du sud, par deux spéléologues. Ce ne sont pas moins de 1 500 ossements qui ont été retrouvés, appartenant à aux moins quinze individus. Les fossiles sont datés entre 236 000 et 335 000 ans. Les premières analyses montrent que ses mains, ses poignets et ses pieds sont proches de l’homme moderne, tandis que dans le même temps, des traits plus archaïques, comme son petit cerveau et la forme supérieure de son corps, font penser davantage à des australopithèques primitifs. Les dents et le squelette les rapprocheraient des premiers homo habilis ou homo erectus.

    Ossements Homo Naledi
    Les quelques 1 500 ossements d’Homo Naledi appartenant à au moins 15 individus de différents âges – Crédit photo : John Hawks/Wits University

     

    Pourquoi la vie est présente sur Terre ?

    Notre planète est la seule du Système solaire à posséder de l’eau liquide à sa surface. Pourquoi la vie a-t-elle pu se développer sur Terre ? Quelles sont les conditions qui ont permis à la Terre d’être recouverte de 2/3 d’eau liquide ? D’où provient cette eau ? Où la vie est-elle apparue en premier ? Les origines de la vie demeurent encore incertaines… Mais des conditions bien spécifiques ont été nécessaires à son apparition et à sa diversification depuis environ 3,5 milliards d’années.

    La Terre : une petite planète idéalement placée dans le Système solaire

    Troisième planète rocheuse du système solaire, la Terre évolue dans la « zone d’habitabilité » du système solaire, une zone où les scientifiques considèrent que les températures moyennes permettent à l’eau de rester à l’état liquide et où les conditions physico-chimiques permettent le développement et la diversification de la vie. Dans le système solaire, on estime que cette zone s’étend de 0,95 à 1,67 unités astronomiques, (une unité astronomique correspond à 150 millions de kilomètres, soit la distance Terre-Soleil). La Terre est la seule planète du système solaire à se trouver dans cette zone, ni trop près comme Vénus, ni trop éloignée comme Mars. Cette position idéale lui permet de bénéficier d’un rayonnement solaire convenable et efficace qui assure au vivant la synthèse de matière organique à partir d’eau et de dioxyde de carbone.

    Agité de mouvements, le noyau de notre planète permet la présence d’un champ magnétique autour de la planète : la magnétosphère, un écran protecteur qui dévie les ondes et les particules nocives de l’Univers. De plus, la Lune, en stabilisant l’orbite de notre planète, aurait facilité l’apparition de la vie en offrant des saisons et une diversité de climats à notre planète.

    La Terre possède une masse suffisante, ni trop grosse ; ni trop petite, qui lui permet de retenir les gaz sous forme d’une atmosphère. Le rayonnement ultraviolet du soleil a produit, à partir de l’oxygène dans l’air, une couche d’ozone en protégeant la Terre du rayonnement solaire. Cette enveloppe gazeuse qui favorise l’effet de serre assure une température moyenne de 15°C à la surface de la planète. L’atmosphère exerce également une force physique sur la surface de la Terre : la pression atmosphérique.

    Des conditions physico-chimiques propices à l’éclosion de la vie

    Les températures clémentes de notre planète ont permis à la vapeur d’eau présente dans l’atmosphère de se condenser et de former des océans il y a environ 4,2 milliards d’années. La pression atmosphérique moyenne de 1013 hPa à la surface de l’océan permet à cette eau de rester à l’état liquide. Cet état de l’eau est l’une des conditions propices à l’apparition du vivant sur notre planète. En effet, les êtres vivants se caractérisent par leur richesse en eau liquide et leur matière carbonée. Cette synthèse de matière organique a été rendue possible par la lumière solaire, principale source d’énergie pour les êtres vivants. L’océan, berceau de la vie, a favorisé ces réactions chimiques.

    La vie est apparue sur Terre il y a environ 3,5 milliards d’années grâce à des conditions physico-chimiques particulières.

    La communauté scientifique a établi que la vie serait apparue entre -3,8 et 3,5 milliards d’années. Les cyanobactéries, ou algues bleues, ont été les premiers organismes vivants à coloniser les océans. Les stromatolithes, des constructions fossiles de carbonates formées par accumulation d’algues bleues, ont été les premières formes de vie capables de capter le dioxyde de carbone (CO2) et de rejeter de l’oxygène (O2) dans l’atmosphère primordiale, et ce par l’intermédiaire de la photosynthèse. Ces organismes qui évoluent dans des eaux chaudes et peu profondes, se retrouvent aujourd’hui dans l’ouest australien et sous formes de fossiles en France, dans les roches sédimentaires de la Limagne, en Auvergne.

    Stromatolithes - Australie
    Stromatolithes dans la réserve marine d’Hamelin Pool, en Australie. Crédit photo : By Martin Kraft (Own work) [CC BY-SA 3.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)], via Wikimedia Commons

    Progressivement l’atmosphère de notre planète s’est enrichie en oxygène favorisant la respiration des organismes vivants et contribué au développement d’organismes pluricellulaires et d’êtres vivants de plus en plus complexes.

    Il y a environ 600 millions d’années, l’augmentation significative de la concentration en oxygène dans l’atmosphère a favorisé la formation de la couche d’ozone dont on connait maintenant les bienfaits sur le vivant. Vers -400 millions d’années, un pic d’oxygène est atteint, et va permettre à la vie marine d’évoluer et de conquérir les terres. Cet épisode correspond à la sortie des eaux des premiers arthropodes terrestres.

    Les organismes primitifs du vivant qui captent du gaz carbonique et pourvoyeurs d’oxygène sont bénéfiques aux organismes plus évolués qui rejettent à leur tour du gaz carbonique : deux familles aux besoins complémentaires. La vie serait donc impossible sans ce fabuleux échange gazeux. Pourtant l’atmosphère terrestre d’aujourd’hui ne contient pas plus 0.04% de dioxyde carbone (CO2) contre 21% d’oxygène ! L’apparition de la vie et son évolution sur Terre résultent donc d’un savant mélange à l’équilibre précaire.

    Le salar d’Uyuni : plus grand désert de sel de la planète

    Le sud-ouest de la Bolivie est occupé par le plus grand et le plus haut désert de sel de la planète : le salar d’Uyuni. Il représente en terme de superficie l’équivalent de deux départements français (environ 10 000 km²) et culmine à plus de 3 650 mètres d’altitude au niveau de l’Altiplano bolivien, haut plateau situé derrière la cordillère des Andes.

    Une couche de sel vieille de 40 000 ans

    La couche de sel s’est formée suite à l’évaporation d’un immense lac préhistorique (lac Minchin) qui recouvrait la région il y a environ 40 000 ans, et qui englobait les actuels lacs, Titicaca au Pérou ; le lac Poopó et le lac Coipasa (salar de Coipasa) en Bolivie. Les épisodes d’inondations et d’évaporations ont participé à la formation de couches successives de sédiments calcaires et de sel sur près de 100 mètres de profondeur.

    Un désert de sel riche en ressources

    Le salar d’Uyuni renferme d’importantes réserves de gypse, d’halite et de sel gemme, qui constituent la couche supérieure du désert, la plus blanche et la plus pure. Cette couche de sel qui peut atteindre une dizaine de mètres de hauteur, est exploitée pour l’alimentation et la construction. Chaque année sont extraits dans cette immensité blanche 25 000 tonnes de sel sur les 11 milliards estimés du gisement.

    La couche la plus profonde quant à elle renferme des saumures riches en lithium et bore, utilisées notamment dans les batteries et les piles. Cette ressource capitale pour l’économie bolivienne constitue la plus grande réserve de lithium de la planète.

    Avec 25 000 tonnes de sel exploitées chaque année, le salar d’Uyuni constitue la plus grande réserve de sel et de lithium de la planète.

    Le salar d’Uyuni est dominé par un volcan en sommeil, le mont Tunapa occupé à son sommet par un petit glacier. Les précipitations qui se déversent sur ses flancs ont permis l’installation de communautés villageoises qui vivent de l’extraction du sel dans la région.

    Pour l’anecdote, lors de la mission Apollo 11 en 1969, qui a envoyé pour la première fois un homme sur la Lune, les astronautes étaient intrigués par une immense tâche blanche clairement identifiable depuis l’espace : il s’agissait du salar d’Uyuni qui reflétait les rayons du soleil pendant la saison des pluies, à l’image d’un gigantesque miroir.

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