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    Extinction des Dinosaures : les Nouvelles Découvertes

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    Que s’est-il passé il y a 66 millions d’années ? Comment les dinosaures ont-ils disparu ? Jusqu’à présent, les scientifiques tenaient pour responsable la collision d’un astéroïde avec la Terre de la mort des ¾ des espèces vivantes de l’époque. Mais en février 2021, le débat a été relancé. Des chercheurs pensent que l’impacteur serait en réalité une comète. Dans cet article, retrouvez les détails des nouvelles découvertes sur l’extinction des dinosaures.

    Une comète serait responsable de l’extinction des dinosaures

    La théorie la plus populaire sur l’extinction de masse survenue à la fin du Crétacé est que la catastrophe aurait été provoquée par un astéroïde. Constitué de métaux et de roches, il proviendrait de la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter.

    Or, en février 2021, une étude publiée dans la revue Scientific Report, suggère que le responsable de la disparition des dinosaures serait en réalité une comète. D’après les chercheurs de l’université de Harvard et du Centre Smithsonian, cet impacteur proviendrait du nuage d’Oort. Ce nuage est une vaste ceinture d’objets glacés situés à la limite du Système solaire. Il est le réservoir de milliards de comètes à longue période. Ces dernières sont composées de poussière, de glace et de roches. Ces corps célestes ont une période orbitale de 200 ans et peuvent mettre des centaines voire des milliers d’années pour faire le tour du Soleil.

    Certaines de ces comètes sont déviées par l’attraction gravitationnelle de Jupiter. En effet, la plus grosse planète change leur orbite et les dirige vers l’intérieur du Système solaire. Ces astres sont ainsi propulsés tout près du Soleil. Les scientifiques les surnomment les « brouteurs de Soleil ». Face à la force d’attraction de notre étoile, ils explosent en de multiples fragments.

    Schéma représentant le nuage d’Oort avec les comètes à longues périodes.
    Le nuage d’Oort et ses comètes à longues périodes. Crédit photo : William Crochot, Public domain, via Wikimedia Commons

    D’après une analyse statistique et des simulations gravitationnelles, les auteurs de l’étude indiquent que 20 % des comètes deviennent des brouteurs de Soleil. Lors de leur retour vers le nuage d’Oort, les débris cométaires ont de fortes chances de heurter notre planète. Selon leur calcul, ce risque pourrait survenir tous les 250 000 à 730 000 ans.

    Une comète serait donc à l’origine du cratère de Chicxulub. L’immense objet de 10 à 15 km de diamètre percuta la Terre à la fin du Crétacé dans la péninsule du Yucatán au Mexique.

    De récentes études tendent à confirmer que le géocroiseur à l’origine de la disparition des dinosaures, il y a 66 millions d’années, serait une comète, et non un astéroïde.

    Des preuves dans le cratère d’impact

    Dans les années 80, les scientifiques avaient constaté que la limite Crétacé-Paléogène (ou limite K-Pg) était marquée dans les couches géologiques de plusieurs sites dans le monde par une pellicule d’argile noire. Leurs analyses avaient trouvé une quantité anormalement élevée d’iridium dans la composition de cette fine strate. Or, ce métal est un élément rare à la surface de notre planète, mais très présent dans les météorites. Selon eux, cette couche de sédiment se serait formée avec la poussière produite lors de l’impact et la vaporisation du géocroiseur. En effet, l’onde de choc aurait pulvérisé la roche en poudre. Elle fut ensuite dispersée dans l’atmosphère pendant plusieurs décennies avant de retomber au sol.

    En 2016, une expédition de forage (Expedition 364) a permis de prélever 303 carottes de 505 à 1334 mètres de profondeur dans le cratère de Chicxulub, dans le golfe du Mexique. Les chercheurs du Programme international de découverte de l’océan (IODP) et du Programme international de forage scientifique continental (ICDP) ont ainsi récolté des poussières du géocroiseur vraisemblablement responsable de l’impact. L’étude publiée dans la revue Science Advances révèle une anomalie positive de l’iridium dans la couche correspondant à la fin du Crétacé. De plus, dans la péninsule mexicaine, ce métal est 4 fois plus présent que dans les zones environnantes. Ce résultat suggère que c’est bien l’astroblème de 80 kilomètres de diamètre, en partie dissimulé dans le golfe du Mexique, qui est à l’origine de l’extinction des dinosaures, il y a 66 millions d’années.

    La chronologie des événements du jour fatidique reconstituée

    L’analyse des différentes couches géologiques a permis aux scientifiques de reconstituer la chronologie des événements survenus à la fin du Crétacé. Lors de l’impact de la comète, des kilomètres de plancher océanique se soulevèrent, la roche et l’eau furent pulvérisées instantanément. L’onde de choc provoqua des tsunamis à travers tous les océans du globe.

    La collision vaporisa sur-le-champ une grande quantité de roche riche en soufre, ce qui a libéré dans l’atmosphère un épais brouillard d’acide sulfurique. Il s’ensuivit des pluies d’acides qui auraient acidifié les océans. La projection d’éclats de roches incandescents dans le ciel provoqua d’immenses incendies, lorsque ceux-ci retombèrent sur le sol. Le paysage fut réduit en cendres dans un rayon de 1 500 kilomètres autour du point d’impact. Privée de lumière, la Terre fut plongée dans une longue période de froid connu sous le nom d’« hiver d’impact ».

    Ces événements cauchemardesques ont rendu la vie impossible sur la planète. Les chercheurs estiment qu’environ 75 % des espèces animales et végétales de l’époque ont été décimées. Pourtant, selon les scientifiques, la collision d’un géocroiseur ne serait pas le seul responsable de ce désastre. D’importantes éruptions volcaniques en Inde ont vraisemblablement pu jouer un rôle dans la fin du règne des dinosaures.

    Les éruptions volcaniques des Trapps du Deccan

    Depuis des décennies, les scientifiques débattent sur la cause de la disparition des dinosaures. Certains accusent une météorite, d’autres pensent que les violentes éruptions volcaniques du Deccan sont à l’origine de cette extinction.

    De nos jours, les trapps du Deccan sont de grands plateaux d’origine volcanique, qui peuvent atteindre 2 400 mètres d’épaisseur. Ils se sont formés sur des millions d’années, suite au refroidissement de nombreuses coulées de lave, il y a 66 millions d’années. À l’époque, le Deccan était une vaste province de volcans actifs de type effusif qui recouvraient des milliers de kilomètres carrés. En un million d’années, selon les estimations, ils auraient libéré 560 000 km³ de magma. Cette quantité aurait été suffisante pour que les aérosols volcaniques émis dans la stratosphère fassent le tour du globe.

    Grâce à la datation de la roche, les scientifiques ont pu démontrer que cette activité volcanique avait précédé l’impact du géocroiseur. Ils suggèrent que ces éruptions étaient déjà à l’œuvre depuis 400 000 ans avant la disparition de la plupart des espèces vivantes, à la fin du Crétacé. Les volcans du Deccan auraient provoqué des changements climatiques majeurs et déstabilisé les écosystèmes, entraînant ainsi la chute des dinosaures.

    L’empilement des différentes couches de lave dans la province du Deccan en Inde.
    La province du Deccan en Inde montrant l’empilement de nombreuses coulées de lave. Les éruptions des trapps du Deccan survenues il y a 66 millions d’années ont sans doute participé au déclin des dinosaures. Crédit photo : Gerta Keller, Princeton University

    Le coupable de cette extinction de masse est toujours en débat au sein de la communauté scientifique. Mais les récentes études tendent à confirmer l’impact d’une comète, plutôt qu’un astéroïde. L’activité volcanique du Deccan aurait également joué un rôle déterminant dans la disparition des espèces vivantes, mais c’est la collision d’un géocroiseur tombé dans le golfe du Mexique, il y a 66 millions d’années, qui aurait donné le coup de grâce au vivant ! Ces événements quasi-simultanés auraient ainsi provoqué l’extinction des dinosaures.


    RETENEZ


    • L’impact d’un géocroiseur dans le golfe du Mexique, il y a 66 millions d’années, serait responsable de l’extinction des dinosaures et de ¾ des espèces vivantes de l’époque.
    • Une nouvelle étude scientifique suggère que l’impacteur tombé dans le cratère du Chicxulub au Mexique serait une comète et non pas une météorite.
    • L’activité volcanique des Trapps du Deccan aurait joué un rôle déterminant dans cette extinction de masse.
    • Le coupable de cette catastrophe suscite toujours de vives débats au sein de la communauté scientifique.

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    depeyre
    depeyre
    1 année il y a

    Bonjour,
    Article très intéressant, cependant, il semblerait qu’actuellement on ne privilégie plus que le volcanisme intense du Deccan. La météorite ou l’astéroïde serait tombé 330 000 ans plus tôt que le début de cette extinction massive. Qu’en est il ?

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